Fédération EPMM Sport Pour Tous    Corinne AYATS            

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Instructeur 1er  degré

 

MARCHE NORDIQUE

 

 

 

 

DOSSIER D’ACTIVITE EN CLUB

 

 

 


Introduction

 

Lors de ma formation d’animatrice d’activités de Loisirs SportifS,  j’ai eu l’occasion de suivre des séances de marche nordique avec le club dans lequel j’effectuais mon stage pratique.

 

Ayant pratiqué le ski de fond pendant plusieurs années quand j’habitais à Annecy, j’ai retrouvé avec grand plaisir des sensations identiques.

C’est pour cette raison que j’ai souhaité entreprendre la formation d’animateur marche nordique.

 

 

Mise en place de l’activité Marche Nordique

 

 

En Septembre 2010, la Maison de Quartier Chantecler recherchait un animateur pour créer un groupe de marche nordique et son directeur m’a proposé de le prendre en charge.

 

Après avoir établi les modalités pratiques en fonction du public de Chantecler, j’ai rédigé la page internet de l’activité sur leur site.

 

 

La constitution du groupe

 

Le meilleur facteur de développement a été le bouche à oreille. Conscient des bénéfices qu’ils retirent de la pratique de la marche nordique, les premiers adhérents ont été prescripteurs auprès de leurs connaissances.

 

 

 

Le public

 

Les adhérents sont âgés de 25 à 63 ans avec une grande majorité entre 45 et 55 ans.

Il y a 5 hommes et 19 femmes.

 

Ce sont des personnes qui souhaitaient principalement :

-          reprendre une activité physique après plusieurs années d’interruption

-          trouver une activité en extérieur plus dynamique que la randonnée et plus facile que la course.

-          Reprendre une activité physique après une blessure

-          se préparer pour des randonnées en montagne

 

A part 2 ou 3 personnes qui avaient eu l’occasion de faire des séances d’initiation, les personnes étaient débutantes.

 

 

 

 

 

Un esprit d’équipe

 

Les séances de marche nordique se font sur un périmètre de 15 km autour de Bordeaux. Dès le départ, j’ai incité les participants à s’organiser pour faire du covoiturage.

 

Ils ont très facilement accepté cette contrainte qui leur a permis de mieux se connaitre. Cette entraide a créé une dynamique de groupe qui se retrouve dans la cohésion du groupe pendant l’activité.

 

Cette cohésion permet aux personnes les plus en difficulté de se surpasser grâce aux encouragements des autres.

 

 

 

 

 

Les séances

 

Elles  s’articulent en trois temps : ¼ h d’échauffement, 1h de marche, ¼ d’étirements

 

Les premiers cours ont consisté à mettre en place la synchronisation bras/jambes en laissant trainer les bâtons et le placement du corps avant toute mise en place de geste technique.

Bien que les personnes aient été frustrées de ne pas tout de suite  apprendre la technique, elles ont reconnues l’importance de la bonne mise en place des gestes élémentaires naturels. Cela a permis à  chacun de trouver son propre rythme en évitant de se calquer sur celui des autres dès le départ.

 

 

J’ai fait faire des exercices particuliers pour deux personnes du groupe qui étaient dyspraxiques légères (absence de coordination et de schéma corporel).

Grace à la gestuel répétitive, la symétrie et la coordination qu’exige la marche nordique, elles en ont retiré énormément de bénéfices.

 

 

 

 

 

L’apprentissage

 

La sécurité

 

Dès le début, je les ai avertis des dangers potentiels de l’utilisation de bâtons et des consignes de sécurité à respecter :

-          distance minimum entre les personnes,

-          degrés d’inclinaison des bâtons,

-          parler sans tourner la tête (le déport de l’épaule entrainant un planté de bâton devant ou entre les pieds et chute assurée…),

-          s’arrêter avant d’effectuer  toute manœuvre (prise d’un mouchoir, d’une gourde, regarder l’heure..),

-           

-           

 

 

Le schéma corporel

 

A priori, les personnes ne s’attendaient pas à devoir faire des échauffements et des étirements.

Il a fallu leur expliquer pourquoi cela était nécessaire et les bienfaits que cela apportaient y compris dans la pratique des autres sports.

 

             

 

Très peu de personnes avaient eu l’occasion d’en effectuer avant et leur pratique a été mieux acceptée et appliquée par les femmes que par les hommes qui présentaient beaucoup plus de raideurs musculaires.

 

               

 

        

 

Les personnes apprécient les explications que je leur donne sur ce qui est en jeu dans chaque exercice et elles m’ont confirmé avoir une meilleure prise de conscience de leur corps.

 

 

 

 

Une progression pas à pas

 

Petit à petit, j’ai introduit la technique, plus en me basant sur des ressentis à travers des exercices que sur des explications mécaniques.

 

Les personnes ont progressées à leur rythme mais sont toutes arrivées à un niveau technique satisfaisant et sont fières de pouvoir dire qu’elles font de la marche nordique et pas du « promène bâton ».

 

 

             

 

                          

 

 

 

 

La respiration

 

 

Lors des séances je porte un intérêt tout particulier à la mise en place  de la respiration comme support à l’effort physique. Beaucoup de personnes attendaient d’être essoufflées pour mettre en place une respiration soutenue. Je leur ai appris à l’utiliser dès le début pour éviter cette phase d’essoufflement.

 

 

 

 

 

Les épaules

 

Un des principal problème que j’ai rencontré dans la mise en place de la technique était la raideur des épaules qui limitaient l’amplitude des bras en les empêchant de s’ouvrir vers l’arrière.

 

J’ai introduit des exercices de relâchement des épaules en cours de marche pour leur apprendre à les décontracter.

 

 

Les abdos

 

 

Quasiment personne n’avait entendu parlé des abdos profonds et encore moins de la manière de s’en servir pour alléger l’effort musculaire des bras et des jambes.

 

A l’aide d’exercice, type Pilates et Streching postural, je leur ai fait prendre conscience de ce qu’étaient les abdos profonds et de l’aide qu’ils apportaient dans tout effort musculaire. L’apprentissage est long mais ils arrivent de mieux en mieux à s’en servir.

 

 

 


Les témoignages

 

J’ai demandé à mon groupe de s’exprimer à partir de deux questions, sur leurs motivations concernant la marche nordique. Voici les réponses :

 

Lorsque je fais de la marche nordique, …

 

-          je me sens bien dans la nature

-          j’oublie tout, je suis dans la nature, j’apprécie le groupe

-          je me sens dynamique, concentrée

-          j’apprécie le fait d’être en groupe ; l’effort partagé passe mieux

-          j’adore l’activité de plein air et l’effet stimulant du groupe

-          je me détends et évacue tout mon strass avec le plaisir de la communication en groupe

-          je profite pleinement du plein air. Le groupe est stimulant, encourageant et bénéfique

 

 

Depuis que je fais de la marche nordique, …

 

-          je suis plus en forme, plus résistante quand je pratique d’autres sports. J’ai moins mal au dos

-          ma respiration s’est améliorée et je me sens mieux

-          j’ai amélioré ma capacité pulmonaire et je suis moins essoufflé à l’effort

-          j’ai un meilleur retour veineux et une meilleure endurance et tonicité donc un meilleur moral. Cela me permet un apprentissage de  la synchronisation et de l’équilibre.

-          J’ai gagné en résistance, en souffle et en souplesse. Ma silhouette s’est affinée.

-          J’ai une meilleure récupération physique. J’ai retrouvé du souffle et un meilleur rythme cardiaque

-          Ma forme physique s’est globalement améliorée, surtout au niveau respiratoire et musculaire.

-          J’ai retrouvé un peu de souplesse. L’exercice est plaisant et équilibré et permet de se remuscler en douceur.

 


 

L’assiduité

 

J’ai cru qu’il y aurait un phénomène de saisonnalité du fait de la pratique en extérieur. Il n’en a rien été et l’effectif du groupe s’est maintenu en hiver (en dehors des épidémies de grippe et de gastro assez importantes cette année). Les personnes avaient ou ont acquis le matériel adapté pour faire face aux différences de température et intempéries. Cela a été l’occasion d’échanges de bons procédés, avec l’aide de notre spécialiste (canadienne) du groupe.

 

 

Conclusion

 

J’étais déjà convaincue des bienfaits de la marche nordique à mon niveau mais à travers mon expérience d’apprentissage et d’accompagnement d’un groupe à ce sport, j’ai pu mesurer les avantages et satisfactions que chaque personne a pu en tirer.

 

C’est véritablement enthousiasmant d’accompagner ces personnes dans la prise de conscience de leurs capacités physiques et de voir au fil des séances, le plaisir et la confiance en elles qu’elles en retirent.

 

C’est un sport qui favorise les échanges et la convivialité dont beaucoup de personnes ressentent le besoin et elles apprécient beaucoup l’esprit de groupe que cela instaure et sur lequel elles s’appuient pour progresser.

 

Je considère que la marche nordique est une excellente activité pour aborder les fonctions éducatives et sociales du sport, tant au niveau d’une meilleure connaissance et utilisation des fonctions et capacités corporelles qu’en terme social dans la prise en compte et le respect de l’autre à travers le fonctionnement du groupe.